La répartition des tâches au sein de ce bureau fédéral n’est pas exempte de reproches. Au contraire…
La Presse — Le nouveau Bureau fédéral, élu lors de l’assemblée du 25 janvier, a tenu sa première réunion samedi dernier au siège de la Fédération que Kamel Idir n’a quitté que le dernier jour de son mandat à la tête du Comité de normalisation nommé par la Fifa. La première réunion d’une nouvelle équipe qui entame ses fonctions doit envoyer des messages forts et prendre des mesures-phares qui concrétiseront les premières promesses de la campagne électorale. La crédibilité est la première des qualités pour fédérer tout le monde, partenaires et adversaires de départ, autour du projet qui, soi-disant, a été la clé de la réussite aux élections. Mais Moez Nasri n’a pas donné cette impression qu’il est l’homme de consensus qui cherche une large adhésion autour de lui.
Déclaré vainqueur, il s’est empressé de remercier jusqu’à exprimer sa profonde gratitude pour les clubs qui l’ont porté au pouvoir. Par contre, à part quelques mots du bout des lèvres, rien pour les clubs qui ont soutenu ses deux adversaires Mahmoud Hammami et Jalel Tkaya pour leur dire qu’il sera le président de tous les clubs tunisiens et qu’il n’y aura pas de discrimination entre clubs partisans de sa liste et clubs opposés à sa liste. La répartition des tâches au sein de ce nouveau Bureau fédéral a conforté l’idée que Moez Nasri a été plus soucieux de récompenser ceux qui l’ont hissé au poste de président de la FTF que de construire un groupe solide et crédible à partir du seul critère de la compétence. La grosse part du « gâteau » a été distribuée aux fidèles piliers de sa campagne électorale. Une forme de reconnaissance pour le rôle joué dans son ascension fulgurante comme premier responsable du football tunisien.
A son premier bras droit et vice-président Houcine Jenayah, il a réservé le portefeuille des relations extérieures et d’homme de liaison avec les organes suprêmes du football mondial avec à leur tête, la Fifa et la CAF. Les deux ex-présidents puissants et influents de la Ligue nationale de football amateur niveau 2 et de la Ligue du Centre ont été largement et généreusement récompensés. Néji Chahed s’est vu attribuer la présidence de l’importante commission fédérale des équipes nationales et Wissam Ltaïef a été désigné président de la Commission d’organisation et premier responsable de l’équipe nationale des moins de 23 ans. Khemaïes Hamzaoui, lui, a hérité du portefeuille (trop lourd pour lui !) de responsable de la communication avec les clubs professionnels et amateurs réunis et surtout de premier responsable de l’équipe nationale A. Marwa Skhiri, dont le seul vécu se résume au poste de secrétaire générale de l’USM, a obtenu le poste éminent de présidente de la Commission fédérale des litiges nationaux. Belhassen Bessamra, quant à lui, a eu ce qu’il a toujours voulu : la Commission fédérale du statut des joueurs. Moez Nasri a ainsi récompensé généreusement tout le monde en reléguant au tout dernier plan le long vécu et la compétence dont il a assuré avoir été fidèle dans la composition de sa liste.
Désignation de Jaziri et Chammam
L’autre décision qui montre que Moez Nasri n’a pas été fidèle à ses promesses de campagne électorale, c’est la nomination de Zied Jaziri comme Directeur sportif. Personne ne nie le grand palmarès et le talent de Zied comme joueur, mais entre le terrain et cette responsabilité en équipe nationale, il y a un océan. Le choix de Khalil Chammam comme adjoint a été aussi une gaffe, tellement le CV de l’ancien joueur ne plaide nullement en sa faveur. Moez Nasri n’a pas tendu la main, comme il l’a promis, aux autres compétences qu’il a reconnues lui-même dans les deux autres listes.
D’autres noms poids-lourds et plus confirmés auraient mérité cette confiance. Ces décisions qui n’ont pas fait l’unanimité, comme celle du choix de Jamel Himoudi au poste de superviseur et de premier patron de l’arbitrage tunisien (malgré l’opération de saupoudrage qu’est la désignation de Monia Bédoui comme présidente de la Commission fédérale d’arbitrage) montrent bien que Moez Nasri n’a pas très bien entamé son mandat. Cela ne va pas lui faciliter la tâche avec tous les obstacles et chantiers auxquels il est et sera confronté.